GILLES

Juin 2016

Lorsque le doute de cancer du sein est là, chaque jour compte. Consultez le plus rapidement possible.
L’annonce d’un cancer est une information écrasante.

Sentir la masse

C’était un dimanche soir ordinaire du mois de juin 2016. On venait de terminer un épisode de la série anglaise “Downton Abbey” et Pauline était partie prendre sa douche. On se préparait à démarrer la semaine de travail, une de plus. Soudain, Pauline est sortie de la douche, tracassée. Elle m’a appelé en me disant qu’elle avait palpé une boule dans son sein. Elle m’a demandé de vérifier pour savoir si je sentais la même chose qu’elle. J’ai trouvé une masse qui avait une consistance plutôt molle, mais qui était différente des tissus aux alentours. La taille de la masse, selon ma perception, faisait 1,5 cm de diamètre et 0,5 cm d’épaisseur. Sans décrire ce que je sentais, j’ai dit à Pauline qu’il y avait en effet une masse.

Ça a été le début d’une terrible angoisse pour Pauline. Les deux semaines entre la découverte de la masse et le diagnostic du cancer ont été les plus angoissantes pour elle, je pense. Tant d’autres étapes m’auraient angoissé davantage que l’attente du diagnostic.

Je n’ai évidemment aucune connaissance dans le domaine, mais je n’étais pas du tout tracassé après avoir senti la boule. Je pensais à un kyste bénin, ou à quelque chose qui allait disparaître avec le temps.

Consultation

Après une mauvaise nuit , Pauline est partie travailler le lendemain matin. Elle a pris rendez-vous d’urgence avec son médecin généraliste qui lui a conseillé d’aller voir un sénologue, en insistant sur le fait qu’elle avait une inquiétude par rapport au cancer du sein. Dans ces cas, le spécialiste court-circuite les x mois d’attentes habituels. Pauline a obtenu un rendez-vous trois jours plus tard.

Début juin 2016: toute première visite chez le sénologue. La première d’une longue série. Mais elle ne s’en doutait pas encore.

Les images de la mammographie et de l’échographie étaient rassurantes. Le médecin lui a expliqué que la majorité de la masse avait des limites bien définies et qu’elle était mobile. Ce qui était apparemment une bonne chose.

Pour compléter l’analyse, le sénologue a aussi réalisé un prélèvement: une biopsie. Le résultat d’une biopsie nécessite plusieurs semaines d’attente.

Après cette première visite optimiste, l’anxiété de Pauline n’était cependant que très légèrement retombée. De mon côté, j’étais à 100% rassuré. J’étais loin de me douter qu’on allait annoncer la présence de cellules cancéreuses dans cette masse, 2 semaines plus tard. Et pourtant ….

L’annonce

On avait programmé nos vacances en Croatie au mois de juin. Deux jours après notre arrivée, sur le chemin du resto, Pauline a reçu un appel de son médecin généraliste. Il lui annonçait qu’elle avait un cancer du sein. Les termes utilisés par le médecin étaient: « la présence de cellules atypiques dans le tissu de la biopsie ». Je réalisais que ma compagne était atteinte d’un cancer à l’âge de 30 ans!

Pauline-Gilles-Croatie-Lac-Krka-2016

Croatie Lacs Krka 2016

Après cet appel, j’ai commencé à considérer ce que les conséquences d’un cancer pouvaient signifier pour la suite de notre relation, et sur ma vie en général. Je ne me suis pas mis à sa place dans un premier temps. Je réalisais que j’allais devoir être le plus présent possible, surtout lors des nombreux rendez-vous médicaux, malgré mon travail. Je savais que je devais aider et soutenir Pauline face à cette maladie écrasante. J’ai vu cette maladie comme une contrainte dans nos vies qui allait nécessiter un investissement considérable en temps. Je n’avais en effet pas tort sur ce point, mais était-ce le principal ? J’aurais voulu essayer d’envisager les émotions qui l’ont envahie dans sa situation, mais ça n’a pas été mon premier réflexe.

Comment réagir lors de la suspicion d’un cancer du sein ?

Lorsque le cancer était toujours une supposition, cette masse ne pouvait pas être un cancer à mes yeux. Pauline était trop jeune.

La santé passe avant tout le reste ; avant les projets stressants du boulot, avant un déménagement, avant un divorce, avant des vacances,… Je suis content que Pauline aie écouté son corps et soit allée voir les médecins aussi rapidement. Je n’aurais pas été aussi réactif. Ça paraît tellement évident après coup, mais quand on a la tête dans le guidon, les tâches du quotidien prennent le pas sur le reste.

En cas de cancer chaque jour compte.

 

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