PAULINE

15 juillet 2016

L’idée de ne plus avoir cette masse cancéreuse en moi était libératrice

La première opération liée à mon cancer a eu lieu le 15 juillet 2016, soit un mois tout juste après le diagnostic. Nous étions rentrés de vacances depuis deux semaines et ces 15 jours avaient été épuisants. Je dormais peu et mal, je courais de rendez-vous en rendez-vous, parcourant des kilomètres de couloirs, j’étais extrêmement tendue. Ma vie était sens dessus-dessous.

Au cours d’un des nombreux rendez-vous qui ont précédé le début des traitements, l’oncologue m’a expliqué que les chimios auraient probablement un  impact négatif sur ma fertilité. Vu mon jeune âge, elle a donc proposé de prélever des fragments d’ovaires avant les chimios. Grâce à ça, je préservais  la possibilité d’avoir des enfants plus tard si je le désirais. Au moment du diagnostic, je ne souhaitais pas avoir d’enfant, mais je voulais me laisser l’occasion de changer d’avis par après. Prendre cette décision dans un moment aussi compliqué me semblait être une très mauvaise idée. J’ai donc opté pour le prélèvement de morceaux d’ovaires et leur cryopréservation. Les chirurgiens ont réussi à coordonner leurs emplois du temps pour que le prélèvement ovarien et la tumorectomie soient réalisés lors de la même opération.

cryopréservation

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L’opération était prévue pour le vendredi matin, 8h00. Je suis donc rentrée à l’hôpital la veille au soir. Gilles a pu passer la nuit avec moi, sur un petit lit d’appoint. Ça m’a beaucoup rassurée. Je pense que j’aurais eu énormément de mal à rester seule cette nuit-là.

A 7h00, l’infirmière est venue me préparer pour l’opération, puis le brancardier m’a emmenée vers la salle d’op. J’étais un peu anxieuse, mais j’avais confiance en mon chirurgien.

L’opération s’est déroulée en 3 phases:

1. Prélèvement de quelques ganglions sentinelles au niveau de l’aisselle.

Le chirurgien a injecté un colorant bleu au niveau du mamelon. Ce colorant a doucement migré vers mon système lymphatique et a permis de localiser facilement la chaîne de ganglions axillaires.

Le prélèvement et l’analyse de quelques ganglions permettent de savoir si le cancer est toujours bien localisé dans le sein ou si, au contraire, il a déjà commencé à migrer dans le système lymphatique .

Heureusement, dans mon cas, l’analyse s’est révélée négative;

Exérèse des ganglions sentiennelles

2. Prélèvement de fragments ovariens par laparoscopie;

3. Ablation de la tumeur et d’une marge de sécurité afin d’être certain de ne pas laisser “traîner” une petite cellule cancéreuse dans le sein

 

A mon réveil, Gilles et ma maman m’attendaient dans ma chambre. Sonnée par les médicaments, leurs présences et leurs visages m’ont beaucoup réconfortée.

J’ai pu quitter l’hôpital à peine 2 jours plus tard, et j’ai mis une dizaine de jours à récupérer de l’opération. Le sein restait sensible, il y avait une zone dure et une sensation d’engourdissement autour de la cicatrice, mais je me sentais mieux.

L’idée de ne plus avoir cette masse cancéreuse en moi était libératrice.

Comme je récupérais bien et que la cicatrisation était en bonne voie, l’oncologue a décidé de commencer les  séances de chimio 15 jours après l’opération, soit le 4 août.

 

Lire aussi: Lui-La tumorectomie

 


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